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la vie n'est qu'une fiction dont nous sommes tous acteurs
3 novembre 2008

Chapitre 2 : A l'époque ou tout ce que l'on est est déterminé

“I Have No Idea What I Am Talking About

I’m Trapped In This Body And Can’t Get Out”
Radiohead-Bodysnatchers

Je n’ai pas eu d’enfance malheureuse .

J’ai été entouré par des parents aimant qui m’offraient tout ce qui était possible pour se construire et pour être heureux , mais sans pour autant comprendre le mal-être qui commençait déjà à me ronger dès mon plus jeune âge.

Je ne jette pas la pierre à mes parents , je sais qu’ils m’ont toujours aimé plus qu’il n’est possible de l’imaginer , je n’ai simplement jamais réussi à leur parler , mes parents étaient comme un mur face à moi , je n’ai jamais cherché à le franchir mais plutôt à le fracasser , cherchant le conflit en permanence pour qu’ils s’aperçoivent que j’allais mal , sans avoir à leur dire car mettre des mots sur ses maux c’est les accepter , et je n’ai jamais réussi à le faire , ou  alors simplement je n’ai jamais fait confiance à mes parents , comme je n’ai jamais réussi à faire confiance à personne au final .

A l’école primaire , j’essayai tant bien que mal de m’intégrer , sans faire de vagues essayant simplement d’être « comme les autres » …
On dit que les enfants sont très cruels entre eux mais c’est totalement faux , l’être humain est cruel à tout âge de son existence , c’est dans sa nature , mais c’est à l’adolescence que celui si atteint l’apogée de sa cruauté.

On peut comparer les adolescents à une meute de loups , et dès qu’ils en repèrent un plus faible que les autres , ils se jettent dessus . Malheureusement pour moi j’étais celui la .

Je marque ici une pose dans ma narration afin  de faire une mise au point , je ne cherche aucunement à travers mes mots à faire du misérabilisme , de toute façon ceux qui lisent ça me connaissent assez pour savoir que ce que je dis est en partie la réalité , déformée c’est certains à travers le miroir de mes yeux , mais revenons en à cette histoire de cruauté , puisqu’elle explique en partie ce que je suis devenu et ce qui m’a entraîné dans cette spirale d’autodestruction qui atteint aujourd’hui son sommet .

On ne commence jamais une œuvre de destruction , on ne fait que poursuivre par soit même ce qui a été commencé et créé par les autres. Et je dois dire que le ciment qu’ils m’ont fourni était  d’excellente qualité.

Les surnoms de base à mon égard étaient gros porc , jambonneau , bouboule … mais aussi des mots un peu plus dur qui bizarrement venaient des adultes.

Erreur de la nature , Taré, Cinglé , ces mots là on est pas prêt à les entendre quand on a 12 ou 13 ans .

La première étape de l’autodestruction est de s’enfermer sur soi même , et je dois dire que cette étape je l’ai réussi avec brio , en à peine 1 an je suis passé du jeune homme brillant et sympathique à un désaxé solitaire à tendances suicidaires .

La première  tentative de suicide , on l’a fait pas vraiment pour mourir , c’est juste pour « marquer le coup » , montrer qu’on a atteint un pallier dans la douleur qui fait qu’on en arrive à des extrémités assez dures , montrer aux autres à quel point on a mal , essayer de lancer un cri de détresse qu’on arrive pas à hurler avec les mots , alors on se fait du mal , on se mutile , on devient violent plus avec soi même qu’avec les autres , on s’enferme , on se cache et au final on en arrive à  avoir envie de mourir .

Cette étape à été un échec sanglant , plutôt que de voir que j’avais besoin d’eux , de leur présence , de leur soutient , de leur aide , ou de leur amour , les adultes m’entourant ont pris ça pour un caprice , et on décidait de fermer les yeux .
Après tout je l’avais bien cherché , vous connaissez Pierre et le Loup ? Et bien je suis Pierre et mon mal être est le Loup , et à force de le crier , plus personne ne l’écoute .

Ma dernière année de collège a été instructive pour la formation de ma personnalité . Après trois ans passé dans un endroit comme celui la , qu’on peut qualifier de prison , de fosse à merde , ou de regroupement de déchets ambulants , c’est comme vous voulez , tous ses qualificatifs sont exacts , enfin bref après ces trois années , ma réputation n’était plus à faire que ça soit chez les professeurs ou les élèves de mon age . Instable , dépressif , dangereux , violent , solitaire voir même inadapté socialement , voilà les mots qui ressortaient lorsqu’on parlait de moi .
Si on ajoute à cela un carnet de santé gentiment remplit par un médecin scolaire dont le seul but était de me faire interner , œuvre poursuivi par l’infirmière de mon lycée , carnet que je traînerai comme un boulet jusqu’à la fin de ma vie , et une conseillère principale d’éducation qui m’en voulait quasiment autant que le médecin scolaire , on peut dire que le tableau était plus que complet .

C’est à cette époque que ma personnalité s’est affirmée : En effet je n’aurais pas besoin des autres pour vivre , sauf de ceux qui auraient quelque chose à m’apporter .

J’ai appris que montrer sa véritable personnalité aux gens qui nous entourent équivalait à tendre le fouet pour se faire battre , ouvrir une plaie supplémentaire dans mon âme à travers laquelle on s’engouffrerait facilement pour me faire du mal .

A cette époque , je me forgeai donc une carapace protectrice de petit gros , rigolo et sympathique que je garderai pour ainsi dire , jusqu'à la fin de ma vie .
A ce moment elle n’était pas encore assez épaisse et laissait encore beaucoup ressortir ma véritable personnalité cachée derrière elle .
Mais c’était un début assez satisfaisant

C’est aussi à cette époque que je commença à m’intéresser à celles qui causeraient ma perte : les femmes .

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